Le nez dans les étoiles

Publié le par Bertrand Guillonneau

J-14. Je me suis décidé, hier, finalement à tester mon système de communication satellitaire Iridium. En mer, on ne peut communiquer que par voie satellitaire, en dehors des systèmes BLU (pour Bande Laterale Unique) qui sont trop lourds et inadaptés à un bateau de la taille de Zinzolin. Donc les téléphones satellitaires permettent de communiquer avec le reste du monde, de partout, comme avec un simple portable.
Mais on peut aussi utiliser ce téléphone comme un modem et accéder alors à l'Internet. Ah, le soulagement de ne pas se savoir inutile en mer et de continuer à surfer sur la toile, se tenir au courant des péripéties du monde, faire partie des ces milliards de mes semblables qui forment la communauté des branchés du Net!
Plus pratiquement, ce modem permet surtout de télécharger des fichiers météorologiques et éviter ainsi les bulles anticycloniques, prévoir l'arrivée des fronds dépressionnaires, et j'espère optimiser ma course. C'est donc un sacré enjeu d'avoir en course une connection qui fonctionne. J'ai attendu le dernier moment pour me rendre compte que mon cable n'était pas le bon, que j'avais perdu mes fameux "user login" et autre "password", que mon logiciel n'était pas correctement installé.
Laurent Barme a gentiment accepté de m'aider de Paris où il se trouvait et par Skype nous avons connaissance, et moi des secrets de mon ordinateur portable.
Tentatives, essais, échecs jusqu'au moment où j'ai pu enfin accéder aux étoiles et aux satellites qui tournent sur nos têtes. Et voilà, je suis "connecté", maintenant si je choisis la mauvaise option je ne pourrais en prendre qu'à moi même. Ça ne m'arrange pas tant que ça...
Je me souviens que la première fois que j'ai traversé l'Atlantique Nord d'Hallifax en Nouvelle Écosse à Pornichet, c'était à bord de Zouk, un catamaran Louisianne, avec François mon ami avec lequel je cours aujourd'hui cette Transquadra; c'est déjà lui qui nous en avait donné le goût à mon frère et moi. C'était en 1986 je crois, je n'avais jamais vu et encore moins touché d'ordinateurs à cette époque sans internet ni portables: un monde sans électronique quotidienne. Un sextant et quelques tables pour faire le point et c'était tout. Évidemment ça marchait tout aussi bien pour aller d'un endroit à un autre, mais à rythme différent. Maintenant tout cette électronique embarquée fait partie de ma vie à terre comme en mer donc. Pour le meilleur et pour le pire. Mais c'est une autre histoire.

Publié dans Technique

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