Sunny’s bar
À Brooklyn, dans le quartier de Red Hook, le long de vieux docks délabrés et d’entrepôts plus moins en ruine, il y a un bar échoué là. Un bar tout petit, coincé au milieu d’anachronismes et de places vides, de barbelés apeurant et de sacs en plastique accrochés par le vent, qui date certainement du temps où ces docks était vibrant d’activité : le Sunny’s bar.
C’est Patrick Erouard qui me l’a fait connaître un dimanche de Décembre puisque le premier de chaque mois s’y donne une lecture : des auteurs y viennent y lire un chapitre de leur dernier roman et répondre aux questions. D’autres soirs s’y jouent des jam sessions.
Des vestiges de marine, des ex-voto, des pavillons, des chromos de vieux steamers, un peu de mécanique cuivrée pour l'ambiance. Le bar est plein à craquer de gens venus de nul part comme à la moindre occasion on raconte que se forme dans le désert un attroupement. On y vient simplement, le cidre chaud au rhum se laisse boire facilement quand dehors il bise un vent que rien n’arrête. C’est à la fois un retour dans le temps, un moment arrêté et un élan de vie préservée: un endroit improbable du temps que New York était donc un port actif.
Si vous passez par New York, je vous le conseille. On y aborde en prenant le water-taxi qui part tous les vingt minutes du Pier 11 et vous y prépare par une traversée de l’East River, une mise en condition. Il faut fermer les yeux en passant devant le cube bleu et jaune d’une entreprise suédoise d’ameublement intérieur, et dès qu’on l’a dans le dos, on y est presque, un autre monde. Si on décide de se retourner quand même, en choisissant le bon angle on aura une vue saisissante sur la statue de la Liberté, Euridice fidèle qui vous y suit.

Des vestiges de marine, des ex-voto, des pavillons, des chromos de vieux steamers, un peu de mécanique cuivrée pour l'ambiance. Le bar est plein à craquer de gens venus de nul part comme à la moindre occasion on raconte que se forme dans le désert un attroupement. On y vient simplement, le cidre chaud au rhum se laisse boire facilement quand dehors il bise un vent que rien n’arrête. C’est à la fois un retour dans le temps, un moment arrêté et un élan de vie préservée: un endroit improbable du temps que New York était donc un port actif.
Si vous passez par New York, je vous le conseille. On y aborde en prenant le water-taxi qui part tous les vingt minutes du Pier 11 et vous y prépare par une traversée de l’East River, une mise en condition. Il faut fermer les yeux en passant devant le cube bleu et jaune d’une entreprise suédoise d’ameublement intérieur, et dès qu’on l’a dans le dos, on y est presque, un autre monde. Si on décide de se retourner quand même, en choisissant le bon angle on aura une vue saisissante sur la statue de la Liberté, Euridice fidèle qui vous y suit.