Ça arrive même au meilleur

Publié le par Bertrand Guillonneau

Vous savez donc tous la nouvelle d'Alex Thompson et de son 60 pieds Hugo Boss, s'entraînant tranquillement dans la baie des Sables d'Olonne…
Ça arrive donc, avec les radars des uns et des autres, même quand on est professionnel, et si ça n'excuse rien de notre collision, cela aide à relativiser seulement: sur la mer on n'est donc pas seul, et il faudra bien s'y habituer.

Faire des pauses encore plus courtes peut-être (15 minutes?) quand je suis sur une route ou près de zones de pêche. Les radars ne sont à l'évidence pas la bonne et seule solution, mais sûrement on ne vire ou n'empanne pas un 60 pieds comme un 28', et ça tombe donc plutôt bien comme nouvelle en ce qui me concerne.
De Madère aux Antilles, le risque de collision est réduit, tous les voiliers vont dans la même direction dès qu'on a atteint les alizés, et les zones de pêches ne doivent pas y être trop nombreuses, encore que maintenant qu'ils raclent le fond de plus on plus profond, il me faudra me méfier. Restent les vraquiers, mais là aussi le nombre est faible et je ne souviens pas en avoir vu beaucoup (aucun?), la dernière fois, ni dans le sens Madère/Antilles, ni New York/Les Açores.

Il n'empèche, ça survient vite, et à l'improviste, évidemment.
Je ne sais pas encore dans quelle bordée je vais dormir et je me demande si le cockpit n'est pas encore ce qu'il y a de plus sûr dans ces conditions.
Je n'aurais pas aimé être sur la bordée tribord d'Hugo Boss quand c'est arrivé -même s'il n'y a aucune couchette à ce niveau d'un 60'. Et de même, j'aurais plus gravement blessé quelqu'un cette fois là qui aurait dormi sur l'équipet babord avant. J'en ai des sueurs froides quand j'y repense.

Cela ne doit pas empêcher de s'y rendre, il faut juste le savoir et faire que cela ne se reproduise jamais. Moi, maintenant je le sais.

Publié dans En course

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