(Anti)chambre

Publié le par Bertrand Guillonneau

Je vais dormir, me coucher finalement.
Je découvre ces rythmes de 30 minutes qui me conviennent bien, sans dout l'entraînement de mes nuits de garde à l'hôpital. Je sais m'endormir facilement, sentir la porte des rêves s'ouvrir et que je dois pas manquer au risque d'attendre la prochaine qui peut être loin encore.
Le pire, la punition c'est de prendre le temps de dormir et de ne pas y arriver, se retourner sans cesse et de ne penser qu'à ce qui se passe sur le pont. dehors, se concentrer faussement sur l'eau qui glisse sur la coque en coyant que cela suffira. Il vaut mieux se lever.
Pour dormir, il ne doit pas y avoir d'attente, s'allonger et dormir, c'est tout.
Auparavant, j'ai mis mon réveil suffisamment loin pour être obliger de me lever pour l'éteindre.
J'ai allumé mon "Mer-Veille" qui est le détecteur de radar. Ça marche autant que les chalutiers et les cargos sont en veille radar ce qui est loin d'être le cas: il parait que leurs radars sont loués et que la location est payée au temps d'utilsation, autant dire qu'ils sont souvent éteints… Je ne sais pas si c'est vrai, mais dans le doute je ne dors pas trop longtemps, 20 minutes quand je suis dans la route des cargos, mais les pêcheurs pèchent loin et partout...J'imagine quand même qu'ils sont tous en veille quand ils naviguent dans les rails obligatoires comme celui qui est au large du cap Finisterre.

Je me mets en pijama, c'est à dire en pijama de ciré, pas le temps de me deshabiller ni de m'habiller et je m'allonge dans le carré sur ma toile anti-roulis. Je me sers de mon ancre comme oreiller, et je recouve mes pieds avec un sac à voile pour ne pas avoir froid: c'est parfait, mon sac de couchage sera pour l'arrivée.

Parfois je prends la technique de Michel Mirabel, et je m'offre des "micro-coupures", assis dans le cockpit, accroché par mon harnais. C'est bon ce sentiment de s'autoriser à dormir...
Aller j'y vais, le premier qui dort réveille l'autre!

Publié dans En course

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