Plan de table

Publié le par Bertrand Guillonneau

Le plan de table est vite fait, je mange debout, dedans ou dehors à surveiller la marche du bateau, que tout se passe bien.
Qu’est-ce je vais me faire à manger?
A midi une collation froide, le soir un plat chaud.
On consomme beaucoup d’énergie en mer, pas tant parce qu’on fait un marathon sur 8.50m, mais par ce qu’on est en permanence en tension à cause de l’équilibre qu’il faut maintenir sur un plan instable, et les coups de sang qu’il faut donner pour repartir renvoyer la voile qu’on vient justement d’affaler...
Donc de l’énergie, beaucoup de calories.
La base c’est de préparer des choses simples qui sont vite appétantes et qui ont du goût, voire un goût très fort: la mer est émolliante, toutes les saveurs se perdent dans une paté informe. Les pâtes, le riz complet, les pommes de terre, ça va un peu mais très vite je m’en lasse: toujours la même chose et toujours la même consistance. Même les alliments déhydratés ont cette consistence un peu fade et caoutchouteuse.
Il faut du goût, j’ammène du curry, du piment pour relever un tant soit peu cette bouillie énergétique.
Pour le pain, je prends du pain noir allemand, le Schwarzbrot qui est vendu en sachet hermétique qui se conserve très bien, et dont les grains de seigle redonne un peu de caractère sous la dent.
Car ce qui me manque le plus, c’est le croquant, donner des coup de dents dans quelque chose qui résiste et non pas dans un morceau bouilli: même le bœuf Strogonoff, parfois bon en déhydraté, à cette mollesse qui désespère: j’emmène des radis, du fenouil, du choux, des pommes qui se conservent et invitent à mordre.

Pour boire c’est pareil, l’eau plate m'écœure, car tout est humide, moîte, liquide autour de moi et en moi. L’eau gazeuse a plus de répondant.
Trois litres d’eau par jour, plus une bouteille d’eau gazeuse.

À table, Monsieur est servi!

Publié dans En course

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