Pourcentage
Un autre commentaire de Jean-Luc Nélias dont je vous ai déjà parlé. Il est routeur et analyse sur le site de l'Artemis Transat, l'ex OSTAR, la course transatlantique anglaise en solitaire entre Southampton Plymouth et Boston qui s'est terminée cette semaine. Je cite:
"Dans une course en solitaire, l’important est le pourcentage d’efficacité du skipper plus que la capacité du bateau à aller vite…"
Le pourcentage d'efficacité de skipper, ça donne à réfléchir quand il s'agit d'une course qui dure au total plus de trois semaines -je parle de la TQS-, avec les mauvaises options que l'on regrette, l'usure et les bris que l'on doit surveiller et réparer, les éventuels chocs avec les objets flottants non identifiés comme celui qu'a heurté Halvard Mabire et qui peuvent faire basculer brutalement l'histoire en cauchemard; José Seeten lors de la dernière Route du Rhum en a fait la terrible expérience.
Rester au taquet, en prenant soin de dormir, de rester vigilant, se nourrir, avoir chaud, préserver la machine humaine pour justement prendre les moins mauvaises décisions quand à chaque moment on doit décider s'il est plus judicieux de loffer ou d'empanner, de traverser une dorsale ou la contourner.
On le sait tous, celui qui gagne ces courses au Large est d'abord celui qui fait le moins d'erreurs. Aller vite pendant un jour ou deux, c'est du domaine du possible, Zinzolin et tous les autres Pogo 8.50 sont faits pour ça, mais aller au plus vite tous les jours d'une course, c'est bien sur les épaules du bonhomme que ça repose et pèse. Et il faut avoir l'esprit libéré des problèmes mécaniques pour pouvoir anticiper et non pas colmater au quotidien les fuites en avant.
Le bateau sera prêt, techniquement, je n'ai aucun doute, mais toutes les modifications n'auront pas été vraiment fiabilisées avant mon départ. J'aurais bien aimé avoir, disons une semaine de plus, mais alors se serait une course de professionnels. En attendant je me prépare comme je peux, et tous les jours je me sens un peu plus prêt, j'anticipe les moments de repos et d'attaque, de découragement et d'euphorie. Je me raconte ma Course par le menu, j'ai l'impression de l'avoir déjà courue dans ma tête cent fois, jusqu'à ce que chaque fois je tombe sur une paille qui me rappelle qu'il faut y être pour vraiment savoir.
"Dans une course en solitaire, l’important est le pourcentage d’efficacité du skipper plus que la capacité du bateau à aller vite…"

Rester au taquet, en prenant soin de dormir, de rester vigilant, se nourrir, avoir chaud, préserver la machine humaine pour justement prendre les moins mauvaises décisions quand à chaque moment on doit décider s'il est plus judicieux de loffer ou d'empanner, de traverser une dorsale ou la contourner.
On le sait tous, celui qui gagne ces courses au Large est d'abord celui qui fait le moins d'erreurs. Aller vite pendant un jour ou deux, c'est du domaine du possible, Zinzolin et tous les autres Pogo 8.50 sont faits pour ça, mais aller au plus vite tous les jours d'une course, c'est bien sur les épaules du bonhomme que ça repose et pèse. Et il faut avoir l'esprit libéré des problèmes mécaniques pour pouvoir anticiper et non pas colmater au quotidien les fuites en avant.
Le bateau sera prêt, techniquement, je n'ai aucun doute, mais toutes les modifications n'auront pas été vraiment fiabilisées avant mon départ. J'aurais bien aimé avoir, disons une semaine de plus, mais alors se serait une course de professionnels. En attendant je me prépare comme je peux, et tous les jours je me sens un peu plus prêt, j'anticipe les moments de repos et d'attaque, de découragement et d'euphorie. Je me raconte ma Course par le menu, j'ai l'impression de l'avoir déjà courue dans ma tête cent fois, jusqu'à ce que chaque fois je tombe sur une paille qui me rappelle qu'il faut y être pour vraiment savoir.